PUBLISHED BY:APRM POSTED:16-10-2015
Excellences Mesdames et messieurs les représentants des Etats membres et des agences des Nation Unies
Comme vous le savez, les Leaders du monde entier ont adopté en septembre dernier au cours des Assemblées Générales des Nations Unies, l’agenda 2030 pour le développement durable dont l’objectif global est d’éradiquer l’extrême pauvreté et mettre le globe sur la voie du développement durable.
Du côté de l’Afrique, le premier plan décennal de l’agenda 2063 considéré comme étant la vision commune africaine selon laquelle les Etats africains collectivement et individuellement devront tracer la voie vers le développement durable a été adopté au sommet de l’UA en janvier 2015.
Un suivi rigoureux de la mise en œuvre de ces instruments de développement est nécessaire si l’on veut s’assurer de l’atteinte des objectifs à l’horizon fixé. Le rapport régional de l’Afrique sur les objectifs de développement durable réaffirme ce besoin d’un << cadre robuste de suivi et évaluation qui permettra de mesurer les progrès, identifier les problèmes et suivre les ressources financières allouées aux priorités, et mesurer les impacts globaux des politiques clés >>. Le premier plan décennal de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 prévoit également tout un chapitre sur le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de l’agenda au niveau national, sous-régional et continental.
Dans ce contexte, le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) a un grand rôle à jouer. Le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) est un instrument d’autoévaluation et de suivi auquel les Etats membres de l’Union africaine adhèrent de leur propre gré et qui implique l’ensemble des acteurs socio-politique et économique.
Il est l’instrument principal mise en place par les africains eux même pour le suivi et l’évaluation de l’agenda de développement durable du continent africain. Le MAEP a accumulé depuis sa mise en place par les Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union africaine en 2003, douze(12) années d’expérience riche en matière de suivi et d’évaluation des progrès réalisés dans le domaine de la gouvernance et du développement durable en Afrique, plus spécifiquement dans les domaines thématiques que sont la gouvernance démocratique et politique, la gouvernance économique et gestion, la gouvernance d’entreprise et le développement socio-économique.
Le rapport du Secrétaire General des Nations Unies sur les causes des conflits et la promotion de la paix et le développement durable fait ressortir clairement le lien fort existant entre l’exclusion politique, sociale et économique, et les conflits violents en Afrique. Pour contrer cette tendance, le rapport propose une approche plus centrée sur les peuples dans la promotion de la paix, la sécurité et le développement socio-économique comme l’indique également l’agenda 2063 et son premier plan décennal de mise en œuvre.
Or le MAEP a montré qu’il constitue une réelle opportunité pour le dialogue national sur la gouvernance et le développement socio-économique en Afrique. Il donne l’occasion à un éventail plus large d’acteurs socio-politique et économique de participer au processus de planification, de suivi et évaluation des politiques de développement. Par l’implication de l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques, l’opportunité est ainsi donné aux peuples de s’approprier les processus nationaux de planification et de mise en œuvre des agendas 2063 et 2030 de développement durable. Le MAEP permet également dans le cadre du suivi, de proposer des solutions nationales créatives de qualité nécessaires à la mise en œuvre des agendas 2063 et 2030 de développement durable. En plus de promouvoir la culture de transparence et de redevabilité, le MAEP permet d’instaurer la confiance et de crédibiliser les actions des gouvernements.
Toutefois, pour profiter au mieux de toutes les opportunités qu’offre le MAEP dans le cadre du suivi et l’évaluation, il est nécessaire que l’ensemble des 54 Etats membres de l’Union africaine adhèrent au processus du MAEP comme mentionné dans le premier plan décennal de la mise en œuvre de l’agenda 2063, que les instruments et méthodologies actuels du MAEP soient alignés avec ceux des agenda 2063 et 2030 de développement durable, que les Etats membres de l’Union africaine intègrent systématiquement le processus du MAEP dans la définition des priorités nationales et leurs plans nationaux de développement, que le Secrétariat du MAEP soit renforcé en vue de lui permettre de jouer adéquatement son rôle de suivi et évaluation.
L’appui des partenaires au développement est nécessaire pour permettre au MAEP de jouer pleinement son rôle. Je salue l’aide apporté par les partenaires stratégiques du MAEP dans la révision en cours du questionnaire du MAEP qui permettra de prendre en compte les indicateurs de développement nécessaire au suivi des agendas 2063 et 2030 de développement durable.
Le MAEP constitue une opportunité pour l’ensemble des acteurs africains y compris les partenaires au développement, pour un suivi efficace et cohérent des agendas 2063 et 2030 de développement durable car il implique un éventail plus large d’acteurs socio-politique et économique, ainsi qu’un ensemble plus varié de domaine d’activité allant de la paix et la sécurité au développement durable en passant par la gouvernance d’entreprise.
Il faut renforcer le MAEP pour le rendre plus opérationnel et efficace plutôt que de multiplier les instruments de suivi, source de gaspillage de ressource et de temps. Cela permettra non seulement de préserver les ressources rares, mais d’avoir une cohérence et une vue globale dans le cadre du suivi de l’agenda de développement durable de l’Afrique.
Je vous remercie.
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